Au procès du vice-président équato-guinéen, Teodorin Obiang, poursuivi pour corruption et blanchiment de fonds publics, il y a parfois durant les audiences, des moments cocasses. Ce jeudi après-midi, l’un des avocats du prévenu s’est un peu pris les pieds dans le tapis.
La situation est totalement inédite, elle est même invraisemblable. L’entier dossier de la procédure pénale s’est retrouvé entre les mains des juges de la Guinée équatoriale, le 12 juin 2017. Et s’appuyant sur ce dossier, ils ont rendu un jugement qui indique qu’aucun délit n’a été commis à Malabo et que les juges parisiens ont instruit cette affaire à charge.
La présidente du tribunal : s’étonne comment ce dossier, couvert par le secret de l’instruction, a-t-il atterri en Guinée équatoriale ? Et elle interroge Sergio Tomo, l’un des avocats de la défense : « Je ne sais pas, je ne suis pas fonctionnaire, je suis avocat ». Puis il se reprend : « Quand j’étais avocat de la Guinée équatoriale, les juges français m’ont remis le dossier. Nous avons tout le dossier », assure-t-il.
« Je ne sais pas ce qu’il y a dans ce dossier »
Effarée par la réponse, la présidente lance : « C’est vous qui avez remis le dossier d’instruction et l’ensemble des procès-verbaux ? » L’avocat équato-guinéen comprend un peu tard qu’il vient de commettre une bourde et il lâche : « C’est l’ambassade de France qui l’a transmis et je ne sais pas ce qu’il y a dans ce dossier ».
A cet instant, de grosses gouttes de sueur perlent sur le front de l’avocat : « Je ne vois pas où est le problème ». « C’est bien le problème », rétorque sèchement la présidente du tribunal.
Comments
0 comments