Des responsables politiques saluent la mémoire du père de la réunification allemande et pilier de la construction européenne, mort chez lui en Allemagne.
Malade et affaibli depuis plusieurs années, le chancelier allemand Helmut Kohl s’est éteint vendredi 16 juin dans sa maison de Ludwigshafen. Il était l’« essence même de l’Europe », a déclaré vendredi le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, en réaction à l’annonce de son décès. Les drapeaux des institutions de l’Union européenne seront mis en berne.
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« La mort d’Helmut me peine profondément. Mon mentor, mon ami, l’essence même de l’Europe. Il va grandement, grandement, nous manquer », a écrit le Luxembourgeois sur le réseau social Twitter.
Helmut's death hurts me deeply. My mentor, my friend, the very essence of Europe, he will be greatly, greatly missed https://t.co/ikJFdzK9m0
— Jean-Claude Juncker (@JunckerEU) June 16, 2017
M. Juncker a également salué la mémoire de l’homme sans qui « il n’y aurait pas d’euro ».
« Un citoyen de l’Europe »
L’un des plus illustres prédécesseurs de M. Juncker, le Français Jacques Delors, a également célébré « un citoyen de l’Europe ». « Tous les Européens doivent s’incliner devant l’homme Helmut Kohl et son action qui a inspiré et mis en œuvre l’unification de l’Allemagne, en dépit des obstacles de toute nature », a-t-il déclaré.
Le président du Conseil européen, le Polonais Donald Tusk, a, quant à lui, évoqué « un ami et un homme d’Etat qui a aidé à réunifier l’Europe ».
I will always remember Helmut Kohl. A friend and a statesman who helped reunite Europe.
— Charles Michel (@eucopresident) June 16, 2017
M. Juncker a également salué la mémoire de l’homme sans qui « il n’y aurait pas d’euro ».
« Artisan de l’Allemagne unie »
Dans un communiqué diffusé en français, en anglais et en allemand – une première –, le président français, Emmanuel Macron, a salué un « réformateur », un « visionnaire » et un « unificateur » ayant « marqué notre histoire collective » puis de remercier « l’artisan de l’Allemagne unie et de l’amitié franco-allemande » sur Twitter.
Artisan de l'Allemagne unie et de l'amitié franco-allemande : avec Helmut Kohl, nous perdons un très grand Européen. pic.twitter.com/62C4V0Reit
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) June 16, 2017
Le premier ministre belge, Charles Michel, a également qualifié l’ancien chancelier de « véritable Européen ». Son homologue luxembourgeois, Xavier Bettel, a lui salué « un grand homme d’Etat » et son action, à la fois pour l’Allemagne et pour l’Europe.
A true European has left us today. #HelmutKohl will be greatly missed. My deepest sympathies for his family and friends
— Charles Michel (@CharlesMichel) June 16, 2017
Outre-Atlantique, l’ancien président américain George H. W. Bush a rendu un hommage appuyé, saluant « un vrai ami de la liberté » et « l’un des plus grands leaders de l’Europe d’après-guerre ». « Helmut était un roc, à la fois stable et fort », a souligné dans un communiqué le 41e président des Etats-Unis, au pouvoir (1989-1993) au moment de la réunification allemande.
Ce n’est que dans la nuit, en revanche, que Donald Trump a réagi à son tour. « Le monde a profité de sa vision et de son action. Son héritage continuera de vivre », a-t-il déclaré dans un communiqué, alors que le silence de la Maison Blanche commençait à être pointé avec insistance sur les réseaux sociaux.
« Bild » révérencieux
« Helmut Kohl était la personnification d’une Allemagne unie dans une Europe unie », a fait écho le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, sur Twitter.
Helmut Kohl was the embodiment of a united Germany in a united Europe. When the Berlin Wall fell, he rose to the occasion. A true European.
— Jens Stoltenberg (@jensstoltenberg) June 16, 2017
Le secrétaire général de l’ONU et ancien premier ministre portugais, Antonio Guterres, se dit quant à lui « très affecté » par le décès d’« un ami personnel », d’après le porte-parole de l’organisation Stéphane Dujarric.
En Allemagne, la plupart des journaux célèbrent largement la mémoire de Helmut Kohl dans leur édition de samedi matin. « L’Allemagne pleure son ancien chancelier, architecte de l’unité et grand européen », a par exemple titré le quotidien de centre gauche Süddeutsche Zeitung, qui lui a consacré six pleines pages. Premier à annoncer sa mort, la veille, le tabloïd conservateur Bild est aussi celui qui lui a rendu l’hommage le plus long et le plus révérencieux : neuf pages au total et une « une » entièrement remplie par une photo en noir et blanc de l’ancien chancelier, avec ce titre : « Merci Helmut Kohl. »
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